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Ici je mange donc je vis
Tu trouveras dans ce blog mes rencontres inspirantes, mes découvertes savoureuses mais aussi mes instants à oublier.

L'étoile bleue n'a pas d'âge car elle renaît en permanence.
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Des MOTS pas des MAUX : Viande/Vivres

 Aujourd’hui, je voudrais me pencher avec toi sur un mot que je ne prononce plus. Par mesure de respect, je me contrains à l’utiliser encore selon la pensée plus ou moins consciente de mon interlocuteur(trice). Il s’agit du mot « viande ».

Voici un aperçu de ma recherche :

Du point de vue étymologique, « viande » provient du latin vivanda, dérivé de vivenda qui signifie « qui sert à la vie », formé à partir de l’adjectif verbal vivendus issu du verbe vivere donc vivre.  Ainsi au Moyen âge, on désignait par le mot « viande » tout aliment qui entretient la vie.

 

Surprenant ! En fait, on utilisait ce mot comme un synonyme du pluriel « Les vivres ». Autrement dit ce qui se buvait ET ce qui se mangeait, peu importait l’origine. Et si on considère la nourriture    quotidienne du peuple à cette époque, on peut penser qu’elle  était majoritairement d’origine végétale (blé, vin, olives…) et plus rarement d’origine animale.

Puis arrivent Rabelais et les gargantuesques agapes. On parle alors de « viandes célestes » ou de « viandes creuses » pour parler de nourritures peu substantielles

Tiens, tiens ! Et si je présentais à table mon savoureux gaspacho ou mon F’omage d’amandes aux herbes en disant : goutez-moi ces viandes célestes !!!

Imagine un peu la tête de mes convives !

Je note ensuite qu’au XIVème siècle, le mot « viande » désigne « la chair des animaux à sang chaud ».  Intéressant !   

Donc ce mot n’indique plus ce qui fait vivre puisque on  exclut, de fait, les végétaux et les poissons.

Mais passons au siècle des Lumières, les textes de Molière et jusqu’au XIXème siècle où les femmes en longues robes ne montraient pas leurs chevilles par pudeur. Mais si un sein dépassait du balconnet, on disait cachez « ce sein » ou « votre viande » que je ne saurais voir. Ah ah, nous y voilà ! En plein cannibalisme !!! Ce mot désignait donc… de la chair humaine !

Et puis en moins de 50 ans, alors qu’il désignait « ce que la Terre produit selon la saison », le mot « viande » a perdu tout son sens propre. De nos jours, il veut dire uniquement  « la chair des animaux » issus de la boucherie ou de la chasse.

Pour ma part, après un demi-siècle d’ignorance à la fois de la souffrance animale et de l’étymologie de ce mot, je préfère dire « chairs animales » pour désigner des morceaux de cadavre. 

 


Les mots aussi portent des masques et ils causent bien des maux. 

Ils cachent une réalité qui ne sert pas forcément les intérêts des êtres humains et encore moins ceux des autres animaux.